Loup

En 2009, le film « Loup » sort en salle et attire près de 1,5 million de spectateurs. L’histoire réunit les derniers nomades du Grand Nord et les animaux fascinants qui les entourent, les loups.

Les photos

Fasciné par le loup, cet animal dont il a croisé la route plusieurs centaines de fois, Nicolas a toujours rêvé de lui consacrer un grand film. « Loup » est l’histoire d’un jeune nomade évène, gardien de la harde de rennes de son clan et qui va, à l’encontre de toutes les règles de son peuple, se lier d’amitié avec une meute de loups…

L’histoire de ce film est née de la rencontre de Nicolas avec une famille de nomades éleveurs de rennes. Au cours de sa longue traversée de la Sibérie en 1990, Nicolas a partagé la vie de ces nomades et de leur grande harde, il a vécu comme l’un des leurs pendant près d’un an, se déplaçant avec eux d’un alpage à un autre, à dos de rennes ou juché sur un traîneau. Il a alors pu constater le lien très fort unissant ces hommes à leur territoire, avec lequel ils vivent en parfaite harmonie et qu’ils partagent avec le loup. Un animal qu’ils haïssent et vénèrent à la fois.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire Loup ?

Comment s’est passé le tournage au cœur d’une tribu évène en Sibérie ?

Je me souviens avec précision du jour où Nicolaï m’a montré sa grande harde.
Un peu auparavant, il m’avait proposé de vivre quelques temps avec sa famille. J’avais accepté avec joie son offre, lui disant que c’était un honneur pour moi de vivre auprès des siens. Nicolaï et moi sommes devenus très rapidement les meilleurs amis du monde. Tout au long du périple jusqu’aux montagnes où les siens nomadisaient, il n’avait eu de cesse de me vanter ces contrées, les meilleures selon lui pour la chasse, la pêche et surtout pour ses rennes. Le paradis !

Je n’ai jamais oublié le regard de Nicolaï quand il a soudain aperçu la grande harde ! Cette harde, il avait passé sa vie avec elle, il l’avait vue des milliers et des milliers de fois mais ses yeux la retrouvaient comme au premier jour.

— Regarde ! Et il n’avait rien ajouté. Devant nous, la masse brune de près de trois mille rennes avançait, poussée par les hommes et leurs chiens : un tonnerre de milliers de sabots, une énorme masse de chair, de cuir, de bois en mouvement dégageant un immense nuage de vapeur blanche, un torrent de muscles qui se mit à couler devant nous, alors que les bois dressés et entremêlés claquaient les uns contre les autres. Et le regard de Nicolaï !

Aussi grand que fut le spectacle de cette harde en mouvement, rien ne valait ce que je voyais dans ces yeux-là. Ils brillaient d’un feu incomparable dont l’éclat trahissaient toute la fierté de son peuple. Nicolaï a tourné son visage vers moi et a souri quand il a vu dans mes yeux, sans que nous n’ayons besoin de parler, que j’avais compris. Dès lors, mon initiation pouvait commencer. Le roman que j’ai écrit, puis le film, ont pour origine ces moments-là.

Cette fiction a été tournée dans les conditions du réel. Nous avons travaillé avec les vrais nomades éleveurs de rennes, dans leur cadre de vie. J’ai donc sollicité deux clans d’une vingtaine de personnes, avec qui j’ai noué des liens d’amitié. Ils sont l’âme de l’histoire. Les quelques comédiens qui sont venus se joindre aux Évènes ont passé un mois à leurs côtés avant le tournage pour se familiariser avec leur mode de vie, apprendre à monter les rennes, à manier le lasso et à adopter leurs postures. Par la force des choses, par -50 °C, ils sont devenus Évènes.

Bande-dessinée
Éditions 12bis / Éditions XO, 2009

Roman
Éditions XO, 2008

MC4, Pathé Distribution
France 3 Cinéma, Taïga, 2008

Livre illustré
Éditions du Chêne, 2009

Album jeunesse
Éditions Nathan / Éditions XO, 2009

Roman jeunesse
Éditions Nathan / Éditions XO, 2009