Le dernier film de fiction de Nicolas, l’Ecole Buissonnière, raconte une belle histoire d’hommes, d’animaux, de nature… en Sologne, sa terre natale !
Avec comme acteurs : François Cluzet, François Berléand, Éric Elmosnino, Valérie Karsenti, Jean Scandel… et un grand cerf !
Nicolas nous parle de sa Sologne
Quand je ne suis pas isolé dans les zones polaires avec mes chiens de traîneau par moins quarante, je passe l’essentiel de mon temps en Sologne. Le bois, les plantations, les récoltes, les pêches d’étangs, les animaux, sauvages ou d’élevage, occupent alors mes journées.
Après avoir longtemps filmé les lointains enneigés et glacés, Belle & Sébastien relevant de la même inspiration, j’ai éprouvé le besoin de raconter ma Sologne. Là même où j’ai nourri, enfant puis adolescent, mes désirs d’ailleurs. Retour à la source, donc.
Le synopsis du film
Paris 1930.
Paul n’a toujours eu qu’un seul et même horizon : les hauts murs de l’orphelinat, sévère bâtisse de la banlieue ouvrière parisienne.
Confié à une joyeuse dame de la campagne, Célestine et à son mari, Borel, le garde-chasse un peu raide d’un vaste domaine en Sologne, l’enfant des villes, récalcitrant et buté, arrive dans un monde mystérieux et inquiétant, celui d’une région souveraine et sauvage.
L’immense forêt, les étangs embrumés, les landes et les champs, tout ici appartient au Comte de la Fresnaye, un veuf taciturne qui vit solitaire dans son manoir.
Le Comte tolère les braconniers sur le domaine mais Borel les traque sans relâche et s’acharne sur le plus rusé et insaisissable d’entre eux, Totoche.
Au cœur de la féérique Sologne, aux côtés du braconnier, grand amoureux de la nature, Paul va faire l’apprentissage de la vie mais aussi celui de la forêt et de ses secrets.
Un secret encore plus lourd pèse sur le domaine, car Paul n’est pas venu là par hasard …
3 questions à Nicolas
Est-ce que le petit Paul de L’ÉCOLE BUISSONNIÈRE ressemble au Nicolas que vous étiez ?
Même si je ne suis pas un enfant de la ville, même si je suis né avec des bottes aux pieds et une canne à pêche à la main, il y a de mes souvenirs d’enfance dans l’émerveillement de Paul quand il découvre la nature et ces hommes qui peuplent la Sologne. Ils sont parfois un peu rudes mais on a vite fait de découvrir qu’ils sont généreux. Plus généralement, mes sources d’inspiration sont multiples. Elles viennent du roman que j’ai écrit sur la Sologne, Le Grand Brame, mais aussi de l’œuvre de Maurice Genevoix (Raboliot, La Dernière Harde) ou encore d’Alain Fournier avec son magnifique Grand Meaulnes.
Qu’est-ce qui est le plus difficile finalement ? Tourner avec des acteurs connus, des enfants ou des animaux ?
Dans le cinéma, on dit souvent que le plus difficile est de tourner avec des animaux, avec des enfants ou encore en extérieurs. Nous avons cumulé les trois ! Cela peut en repousser certains mais c’est ce qui me passionne. Quand un animal rechigne à faire le mouvement attendu, je ne perds jamais patience. Je cherche juste à trouver le moyen de lui faire faire ce dont nous avons besoin. Travailler avec des dresseurs et des animaux est un défi auquel je suis rompu. Mais c’est avant tout un travail d’équipe. C’est essentiel. J’ai une grande confiance envers les gens qui travaillent avec moi, chef opérateur, premier assistant, chef déco, costumes… J’ai fait beaucoup de films avec eux, nous avons connu des drames et des tournages extrêmes. La confiance que je leur accorde m’a permis de me concentrer sur la direction d’acteurs.
L’un des thèmes de L’ÉCOLE BUISSONNIÈRE, c’est aussi le retour à certaines valeurs perdues …
Si ce film peut convaincre les plus jeunes de quitter un peu leurs jeux vidéo pour aller à la pêche, ce sera une bonne chose ! La nature permet la transmission de valeurs qui passaient jadis par l’apprentissage de ces pratiques. Il y avait une sorte de passage de flambeau entre générations qu’on ne connaît plus aujourd’hui. Lorsque nous avons tourné la scène du marché dans ce décor reconstitué en place de village, beaucoup de figurants locaux sont venus me voir en me disant : “Mon dieu, c’était un moment de dialogue, de partage pendant des heures alors qu’aujourd’hui, on va pousser son caddie dans un supermarché.” Je ne suis pas rétrograde pour un sou mais je trouve l’époque actuelle sidérante. Le temps s’est accéléré comme jamais ces 50 dernières années. Je pense qu’il faut désormais réfléchir à une société plus humaine ; remettre certaines valeurs au goût du jour en les modernisant et en les adaptant. Le monde tel qu’il est aujourd’hui n’est plus vivable, ne serait-ce que pour les questions environnementales. Nous consommons plus que ce que la terre produit et nous émettons plus de gaz carbonique que ce que la terre est capable d’absorber. Nous sommes donc en faillite et nous devons changer de cap. Je suis heureux que ces thèmes commencent à interpeler le public. L’ÉCOLE BUISSONNIÈRE est une fiction qui n’a pas la prétention de changer les choses ou de porter un message. Mais c’est ma façon de susciter un débat.