Le dernier Trappeur

En 2004, « Le Dernier Trappeur », le premier film de fiction de Nicolas sort en salle et comptabilise plus de 2,2 millions d’entrées en France. Le film relate un an de la vie de Norman Winther, l’un des derniers trappeurs du Yukon canadien.

Les photos

Norman est l’un des derniers trappeurs à entretenir avec les majestueuses Montagnes Rocheuses une relation d’échanges fondée sur une profonde connaissance du milieu et un grand respect des équilibres naturels.

Avec sa femme, Nebaska, une indienne Nahanni, et ses fidèles chiens de traîneau, Norman nous emmène à la découverte d’un autre monde rythmé par les saisons. Randonnées dans la froidure de l’hiver, descentes de rivières tumultueuses, attaques de grizzly et de loups sont le quotidien du trappeur.

Norman cultive sa vie comme un art de vivre dans ce monde où les blizzards soufflent parfois plus fort que les mots. Ce film est un hymne aux pays d’en haut et à la magnificence de ces vastes espaces sauvages.

Comment avez-vous rencontré Norman, le héros du film « Le Dernier Trappeur » ?

Un blizzard terrible soufflait sur les hauteurs des montagnes Rocheuses que je traversais alors avec mes chiens. Depuis plus de 20 ans, personne n’était passé par là et les rares à avoir tenté l’expérience parlaient d’obstacles infranchissables, d’éboulis et de glaciers impraticables. Et c’est vrai que nous commencions à douter de nos chances de pouvoir passer.
Deux locaux nous accompagnaient, Bruce, un métis habitant le dernier village avant le véritable no man’s land, et un trappeur dénommé Norman car, d’un esprit aventureux, il voulait faire partie de cette équipe qui tentait la traversée.

Une nuit, par -40, en plein blizzard, Norman et moi nous sommes retrouvés par hasard dans une vieille cabane à moitié délabrée. Nous avions la nuit devant nous. Norman commença à me raconter sa vie dans le bush, ses longues années de trappe où il partait avec quelques chiens, une tente, tout seul ou avec sa compagne, une Indienne de Ross River.

Il me raconta ses longues périodes de vie solitaire où il entretenait un dialogue muet avec la nature, sa relation avec les paysages, son amour pour les animaux sauvages qu’il connaissait mieux que quiconque. Il me dit combien il devenait difficile de vivre dans les montagnes, qu’aucun jeune, qu’il soit Indien ou Blanc, n’y allait plus et que bientôt, cette race d’homme à laquelle il appartenait allait disparaître, et avec elle un certain savoir-vivre dans la nature, d’une richesse insoupçonnée.

Je lui répondis alors qu’au contraire, ce qu’il portait en lui était un message d’avenir pour un monde qui se cherchait après avoir tout bafoué, après avoir saccagé la nature qui est pourtant, comme le disent les Indiens, la mère nourricière. Je lui dis qu’au contraire, il était temps qu’il dise tout ce qu’il avait à dire et que moi aussi j’avais envie de donner la parole à un homme qui puisse exprimer en mots et en images tout ce que je ressentais.

L’idée du film était née. Il ne restait plus qu’à réussir le pari insensé consistant à tourner dans des conditions extrêmes d’éloignement, de froid, d’humidité, d’enneigement, un film dans le contexte de la fiction avec tout ce que cela implique de matériel, d’hommes et de moyens. Un pari relevé et réussi par une équipe incroyablement gonflée ! Ce film respire de vérité. La nature vous appelle.
On me demande souvent ce que Norman devient… Il continue de vivre sa vie de trappeur, avec sa compagne… tout simplement !

Livre illustré
Éditions du Chêne 2004

Livre jeunesse
Éditions Nathan, 2004

DVD
MC4, TF1 international, 2004

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