Sitôt rentré de la traversée du Labrador, Nicolas n’a plus qu’une idée en tête : repartir. Plus loin, plus longtemps, mais toujours dans la même quête d’authenticité, en n’utilisant que des moyens de transport traditionnels.
De 1986 à 1987, au terme d’une longue préparation technique et d’une laborieuse recherche de financements, il s’élance à nouveau pour un long périple. Pendant un an et demi, Nicolas et son équipe renouent avec l’histoire des grands pionniers de l’ouest : 7 000 km à travers les zones les plus sauvages des Montagnes Rocheuses et de l’Alaska, avec 12 chevaux, 24 chiens de traîneau, 1 radeau en sapin et 2 canoës indiens.
L’expédition commence avec une caravane de douze chevaux bâtés à l’ancienne, du Wyoming à la Colombie-Britannique. Plus de 2 000 km, six mois dans les vallées sauvages des Montagnes Rocheuses où ils franchissent d’innombrables cols, certains culminant à près de 5 000 m. Une deuxième équipe rejoint alors Nicolas avec deux attelages de dix chiens. Ils progressent pendant trois mois vers le Yukon, avancent en raquettes devant les attelages pour damer une piste dans la neige profonde.
Au mois de mars faute d’enneigement et à cause d’une glace devenue trop dangereuse pour progresser en traîneau, Nicolas continue seul, à pied, jusqu’à la frontière de l’Alaska. Il va atteindre Dawson, la ville mythique de la ruée vers l’or du 19ème siècle. C’est là qu’il construit, avec l’aide de sa nouvelle équipe, un radeau baptisé « le coule à pic » pour descendre le fleuve Yukon avant d’embarquer dans deux canoës indiens pour atteindre le détroit de Béring en Alaska.
Quelques 7 000 km parcourus et 18 mois plus tard, il revient en France avec de nombreuses images. Grâce à ses films et ses récits, il commence à trouver sa place dans le petit monde de l’aventure. Cela lui permet d’oser évoquer le rêve qu’il caresse et mûrit depuis longtemps : traverser la Sibérie du sud au nord, pays totalement fermé aux étrangers depuis des dizaines d’années.
DVD
CINETEVE, Pathé Distribution, 1987
Récit d’aventures
Éditions Albin Michel, 1988